Encore une fois, les événements catastrophiques
qui se passent à Gaza nous arrachent des cris de protestation
et en appellent à notre solidarité face à leurs
souffrances. Nous tenons à déclarer, nous tenons à confirmer
le véritable soutien juif pour le peuple palestinien. Ils
ont le droit légitime de gouverner la Palestine en entier.
Ces terribles événements ne sont qu’un maillon
de plus dans la longue chaîne de Nakba, une chaîne
de douleurs et de tragédies pour le peuple palestinien.
Depuis près de cent ans, la Terre Sainte a été le
théâtre de conflits, souvent violents, entre différents
groupes. Encore à ce jour, la bataille fait rage. Des milliers
de personne ont trouvé la mort au cours de ces années
sanglantes. Encore récemment, nombre de femmes et d’enfants
ont été abattus. Et l’on n’entrevoit aucunement
la fin de ces souffrances.
Une grande partie de ce conflit s’est déroulée
dans la ville sacrée entre toutes, Jérusalem. Une ville
pourtant décrite dans la Torah sacrée juive comme la
ville de la paix.
À plusieurs reprises au cours des siècles derniers, au Moyen-Orient
et partout dans le monde, les dirigeants nationaux ont tenté de résoudre
ce conflit et d’apporter la paix dans cette région. Toutes leurs
tentatives ont échoué. Des Empires incluant ceux d’Angleterre
et des Turcs ottomans ont été entrainés dans ce conflit.
Aujourd’hui, l’Angleterre n’est plus que l’ombre de
ce qu’elle fut et la Turquie Ottomane n’est plus. Malgré tout,
les conflits qui les opposaient perdurent.
Aujourd’hui, je voudrais vous poser trois questions très
simples. 1) Quel est le véritable conflit en Terre Sainte?
2) Qu'est-ce qui l’a causé et pourrait l’atténuer?
3) À qui revient vraiment de diriger Quds, Jérusalem,
en fait la Palestine entière?
J’espère répondre à ces trois questions aujourd’hui,
mais d’abord, permettez-moi de proposer quelques définitions.
C’est devenu un lieu commun dans les journaux de parler de
conflit juif-arabe ou juif-palestinien. Certains réfèrent
même à un conflit judéo-islamiste.
Selon nous, toutes ces définitions des problèmes au
Moyen-Orient sont fausses. Et très dangereusement fausses.
Nous le maintenons, les Juifs et le Judaïsme n’entretiennent
aucun sujet de conflit avec les Arabes, les Musulmans, les Palestiniens
ou quelque autres groupes que ce soit.
Ce malentendu découle de l’absence d’une définition
claire de ce qu’est le judaïsme et de ce que cela veut
dire d’être Juif. Rav Saadya Gaon, un Juif érudit
babylonien du neuvième siècle a écrit : « La
Torah est notre unique identité nationale. »
Cette phrase constitue le point de départ de toute discussion
sur le judaïsme, et par conséquent, de toute discussion
sur les Juifs.
Nous sommes un peuple en vertu de la Torah.
Nous sommes tenus d’obéir au Tout-Puissant, comme il
est écrit dans la Torah. Nous comprenons notre destinée
telle qu’elle se trouve décrite dans la Torah.
Nous considérons nos souffrances ou notre prospérité comme
nous l’enseigne la Torah.
Nous attendons impatiemment la venue du Messie et la fraternité universelle
comme nous l’annonce la Torah.
Tous nos points de vue, qu’ils soient politiques, sociaux
ou historiques, doivent trouver leur source dans la Torah et ne
certainement jamais se trouver en conflit avec elle.
Jusqu’aux tout derniers siècles, c’est de cette
façon que tous les Juifs comprenaient leur identité juive.
Chacun avait un projet national et un projet personnel. C’était
la parfaite obéissance à la volonté du Créateur.
Ainsi, lorsque les Juifs ont assisté à la destruction
de leur temple à Jérusalem et vécu l’exil
qui s’en est ensuivi, ils l’ont compris à travers
la vision des prophètes et de la Torah. Cette vision ne
pouvait être
plus claire. Les gens avaient péché et, par conséquent,
renoncé à leur droit à la terre. Leur exil était
une punition, et seul le Tout-Puissant pourrait y mettre un terme.
Ce qu’Il ferait lorsque les péchés seraient
expiés
et la leçon apprise : l’obéissance totale
au Tout-Puissant.
Ce jour-là, sans la moindre intervention humaine, toutes les
nations serviront ensemble le Tout-Puissant.
Tenter de fuir l’exil, passer outre, pour ainsi dire, un décret
divin, apparaît comme grotesque et suprêmement impudent.
En fait, les Sages du Talmud l’ont prédit sur la base
de livres prophétiques : toute tentative de mettre prématurément
fin à l’exil résulterait en des souffrances indicibles
et en effusions de sang.
Voilà ce qu’était l’approche des Juifs à travers
le temps. Les Juifs vivaient humblement, recherchant et entretenant de bonnes
relations avec tous les hommes. Ils se sont efforcés d’être
des citoyens patriotiques lorsque c’était possible. Leur devoir,
c’était de mener une vie rangée, dans la piété et
la modestie, et ainsi sanctifier le nom du Tout-Puissant par leur
conduite.
Au XIXe siècle, plusieurs segments de la société européenne
ont commencé à se détacher de la religion. Différents
mouvements hérétiques ont grandi, attirant à la
fois les Juifs et les goys. Communisme, évolutionnisme, critique
de la Bible, plusieurs formes de libéralisme religieux et
laïc, mouvements de réforme juifs et des dizaines d’autres,
autant de mouvements qui ont attiré des millions de gens
loin du Tout-Puissant et de Sa Loi.
Dans cet esprit d’athéisme coupé de tout lien
avec la Torah et la tradition juive et en opposition avec la voix
pratiquement unanime des Rabbins et des Sages, la fin du XIXe siècle
voit naître un nouveau mouvement : le sionisme.
Ce mouvement représentait l’antithèse exacte
de toutes les croyances des Juifs depuis des milliers d’années.
Mettre humainement un terme à l’exil, c’était
renier la Providence divine et Son droit de récompenser et
de punir. Convier les juifs à retourner massivement en Terre
Sainte, c’était violer une des clauses fondamentales
de l’exil selon le Talmud. Et enfin, confiner ses fidèles à une
position dont le résultat inévitable était la
guerre, c’était condamner des milliers de victimes,
soldats comme civils, Anglais, Juifs, Palestiniens et autres Islamistes.
Bien entendu, ces guerres, déclarées ou non, ne devaient
surprendre personne; elles étaient le résultat attendu
de cette hérésie dont l’Histoire fut la victime.
Depuis le tout début du sionisme, les chefs traditionnels
religieux de toutes les branches de la communauté juive s’y
sont opposés au dernier degré. Nation après
nation, le sionisme n’a su attirer que ceux dont la foi était
déjà affaiblie et dont les connaissances des doctrines
de base étaient minimales. Ce n’est qu’après
la Seconde Guerre mondiale, alors que les Juifs émergent de
l’Holocauste, qu’ils se retrouvent sans chef et émotionnellement
secoués, que le sionisme arrive à faire une percée
importante chez certains juifs pratiquants.
Tout au long du XXe siècle, les Sionistes ont cherché à conduire
des masses de juifs vers la Palestine dans le but de conquérir
leur terre par l’immigration. D’incident en incident,
ils ont provoqué la population autochtone de même que
les administrateurs du mandat britannique. À plusieurs reprises,
leurs agressions ont dégénéré en guerres
civiles de divers degrés d’intensité. Nombreux
sont les habitants des trois populations à y avoir perdu
la vie.
Pourtant, avant l’arrivée des immigrants sionistes,
dans la période immédiate précédant
la Première Guerre mondiale, de petites communautés
croyantes et de Juifs antisionistes vivaient à Jérusalem,
Hebron, Safed et Tiberias. Ces petites communautés ne cultivaient
aucun désir de régner sur la terre ni de la submerger
d’immigrants juifs.
C’étaient pour la plupart
des Rabbins consacrés à l’étude et à la
prière, de petits commerçants ou des travailleurs.
Jamais ils n’ont été victimes de violence ou
de persécution de la part des Palestiniens locaux. Parfois
les deux, Juifs comme Palestiniens, ont dû souffrir ensemble
la domination ottomane.
Ces Juifs qui aujourd’hui vivent en Terre Sainte et partout
dans le monde, ces Juifs dont les ancêtres se rappellent ces
années de paix, ces Juifs témoignent des relations
amicales entre Juifs et Musulmans ou entre Juifs et Chrétiens, à Jérusalem
et sur l’ensemble de la Terre Sainte.
Cette bonne volonté que l’on doit à ces Juifs
pieux au travers des siècles s’est retrouvée
en péril à cause des actions et de la propagande des
Sionistes qui cherchent à diaboliser tous les Palestiniens,
tous les Arabes et tous les Musulmans.
Une des pires tragédies engendrées par le sionisme,
c’est cette association faite dans l’esprit populaire
entre le Judaïsme et le sionisme, entre les Sionistes et les
Juifs, tant chez les Juifs que chez les non-juifs.
La reprise de la Terre Sainte, la dépossession imposée à son
peuple, leur persécution constante, l’insensibilité face à leurs
appels et revendications en justice ont toutes été faites au
nom d’un soi-disant « Israël », comme si une
monstruosité pareille, créée pour renier et défier
les règles du Tout-Puissant et de l’homme avait quoi que ce soit à voir
avec la véritable tâche sacrée enseignée dans la
Torah.
Évidemment, sous le contrôle puissant des Sionistes et des politiciens,
les grands journaux se montrent réticents à questionner la propagande
sioniste, de peur de voir leurs carrières menacées par l’AIPAC
et l’ADL.
Par conséquent, l’on continue de confondre Sionisme
et Judaïsme.
Et cela perdure malgré les efforts des antisionistes, lesquels
tentent de livrer leur message depuis les 52 dernières années.
Les médias ignorent régulièrement de grands
rassemblements auxquels participent pourtant des dizaines de milliers
de participants pour protester contre l’existence de cet État
et de ses infamies.
J’ai personnellement participé à nombre de manifestations
et démonstrations contre l’état sioniste. Très
rarement, voire jamais, ont-ils été relatés.
De même avons-nous publié plusieurs livres, ces derniers
sont systématiquement ignorés.
Cette occasion qui m’est offerte de m’exprimer ce matin
est une merveilleuse opportunité de sortir de cette prison
créée par les médias et d’étaler
la simple vérité à propos du sionisme et du
judaïsme, à propos des Juifs et des Palestiniens.
Mes amis, des centaines de milliers de Juifs de partout dans
le monde, à Montréal
et New York, à Jérusalem et Londres, à Anvers, à Jérusalem
et ainsi de suite, sont des juifs orthodoxes qui rejettent complètement
le sionisme.
Ils ont compris que le sionisme incarne le rejet du Tout-Puissant,
que le sionisme a créé un État malin ayant usurpé le
nom d’« Israël » et qu’il
a assujetti le peuple palestinien à un siècle infernal.
Maintenant, en réponse aux trois questions que j’ai
posées en commençant cet exposé, soit 1)
Quel est le véritable conflit en Terre Sainte? 2) Qu'est-ce
qui l’a causé et pourrait l’atténuer? 3) À qui
revient vraiment de diriger Quds, Jérusalem, en fait la Palestine
entière?
Nous sommes désormais en mesure, avec l’aide du Tout-Puissant,
de proposer des réponses à ces questions.
Le sionisme est la transformation du judaïsme qui, de religion
et spiritualité est devenu nationalisme et matérialisme.
Le conflit au Moyen-Orient est fondamentalement causé par
l’abandon du judaïsme de la Torah par les sionistes et
leur rejet ultérieur des ordres divins, des projets de paix,
d’humilité et de piété.
La cause immédiate de ce conflit est la dépossession
vicieuse et la privation de leurs droits qu’ont fait subir
les militaires sionistes aux Palestiniens.
Enfin, concernant la dernière des trois questions : À qui
appartient réellement et légitimement la règle
de Quds, Jérusalem, en fait la Palestine entière?
Comment mettre un terme à ce conflit et à toutes les
souffrances qui en découlent dans la situation actuelle?
Nous sommes très reconnaissants envers certains Goys des Nations
Unies, des États-Unis, de l’ancienne Union Soviétique
et de partout ailleurs pour leurs tentatives de parvenir à une
entente.
Nous pouvons leur garantir, cependant, que leurs idées n’auront
aucun succès.
La crise au Moyen-Orient n’est pas causée par le défaut
de plans de paix ou encore (D-eu nous en garde) le manque de ce que l’on
appelle la fermeté d’Israël!
La crise au Moyen-Orient n’est causée que par une chose,
le sionisme.
Seul le démantèlement complet de l’État
d’ « Israël », et nous prions
pour que cela survienne rapidement et pacifiquement, fera triompher
la Torah. Lorsque le sionisme s’éteindra, et seulement
alors, la paix reviendra bercer cette région en crise.
Voilà nos espoirs et nos prières, et nous avons
confiance que l’espoir et les prières de tous les
gens de bien, de partout dans le monde, puissent provoquer un changement.
Que cessent enfin ces souffrances et ces pertes de vie.
Il est clair qu’il est difficile de concevoir cette fin heureuse à notre
histoire lorsque l’on considère la situation telle qu’elle
se présente actuellement.
Sauf que rappelons-nous que le Créateur a un pouvoir et une
capacité qui dépassent largement les pouvoirs de l’homme.
Et, par-dessus tout, rappelons-nous que Sa compassion s’étend à l’ensemble
de Ses créatures.
Puissions-nous vivre jusqu’au jour où nous pourrons
contempler tous les hommes unis dans un véritable esprit de
fraternité, reconnaissant leur Créateur et Le servant
tous en harmonie. Amen.
Merci a-salem aleikhim.
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